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Vise le prof !
3 décembre 2008

Réforme des IUFM : le bébé et l'eau du bain

Une pétition intitulée « appel du 8 novembre » circule actuellement par courriel.

L'ayant signée et en ayant fait la publicité, je me sens libre d'exposer ce qui, à mon point de vue, constitue les points forts et les points faibles des IUFM tels que je les ai perçus depuis mon admission au CRPE.

Les points positifs sont écrits en vert, les points discutables sont écrits en rouge.

1. Formation professionnelle

Formation professionnelle. Elle est en principe recommandable et obligatoire. Dans sa forme, le fait de se retrouver en groupes de collègues, exprimant en général des demandes communes (formation initiale ou continue), crée des réseaux professionnels et une forte camaraderie incluant parfois les intervenants. Cette solidarité permet souvent aux enseignants d'affronter les difficultés croissantes et presque surréalistes du terrain. Le fait d'être éloigné de sa classe donne le sentiment de « souffler », les pauses entre formés offrent l'occasion de partager des difficultés et des recettes ou des conseils pour y pallier. L'inconvénient de cette camaraderie pour l'Etat-employeur est qu'elle conduit les enseignants à se solidariser de manière souvent irréfléchie face à toute réforme considérée comme menaçant davantage leur exposition personnelle auxdites difficultés de terrain. Dans son contenu, elle est souvent ennuyeuse, ce qui donne, quand on a été en situation d'enseigner, l'occasion de regretter le terrain et de le retrouver avec un plaisir ravivé.

Formation initiale. J'aurais personnellement tort de me plaindre : l'« équipe » enseignante de mon groupe était assez remarquable comparée à celles des autres groupes. Pensez donc ! Sur 11 PIUMF (professeurs d'IUFM) régulièrement rencontrés, 7 étaient absolument captivants, 7 nous ont légué des outils adaptés pour débuter l'enseignement et au moins 4 avaient visiblement fréquenté l'école primaire, avec une mention spéciale, comme de juste, pour les professeurs d'EPS (les seuls enseignants du secondaire à étudier et comprendre la pédagogie avant de passer leur concours de recrutement). Et sans compter un remarquable directeur de mémoire. Mais les témoignages des collègues des autres groupes et quelques décloisonnements nous permettaient de mesurer notre bonheur. Parce qu'en général, ça ronronne. Certains PIUFM cumulent un absentéisme chronique (on devrait rémunérer les PIUMF au proratat des heures de cours, soit 1/7e du revenu hebdomadaire moyen déduit pour chacune des sept heures de cours non effectuées et non rattrapées lorsque c'est possible) et une tangible fumisterie (cours improvisés, inadaptés dans la forme et le contenu, angélisme récurrent et nocif, les 7 heures de recherche pédagogique hebdomadaires prévues restent aussi souvent virtuelles).

Formation continue. Les collègues en stage sont au rendez-vous, tout dépend des intervenants. Mon premier stage, d'une durée de 5 semaines complètes et continues, fut un long ennui agrémenté du regret du terrain (les journées y passent plus vite) et de la crainte de retrouver une classe de brutes ayant renversé l'autorité naissante du stagiaire PE2 me remplaçant (ça ne s'est pas produit). Je ne crois pas que ça provienne de l'inadaptation de la demande, l'ennui étant partagé avec les autres formés, mais de l'inadaptation des PIUMF et des intervenants. Restent de très bons souvenirs avec les collègues du stage. J'ai depuis renoncé à ces stages dits « massés ». En revanche, deux autres stages m'ont permis de croiser un ensemble d'intervenants et de PIUMF captivants et m'ont aidé à faire progresser mes pratiques professionnelles (adaptation aux différents publics scolaires, ouverture aux textes législatifs et théoriques...). Une particularité de ces deux autres stages est qu'ils alternaient l'expérimentation de terrain et son analyse théorique.

Adaptation des PIUMF et des intervenants. Les meilleurs PIUMF et intervenants sont ceux qui viennent de l'enseignement primaire (conseillers pédagogiques, maîtres-formateurs, professeurs des écoles, ex-instituteurs passés dans l'enseignement secondaire), ou qui le fréquentent très régulièrement. Il paraît souhaitable que les PIUMF uniquement issus du secondaire passent (et repassent) quelques années sur les terrains les plus abominables (genre double niveau CM1/CM2 de 27 élèves regroupant pires énergumènes des deux niveaux, comme certaines écoles du nord de la Seine-Saint-Denis en réservent aux T1) pour faire évoluer leurs discours et concepts pédagogiques, notamment en matière d'angélisme béat et de « néo-humanisme précognitif ». S'ils géraient et traversaient cela, ils me sembleraient dignes d'expliquer aux débutants les prémices du métier.

2. Administration et vie d'entreprise (pour le fun)

Une administration accueillante et aimable avec les personnels titularisés mais désagréable et distante avec les stagiaires non titularisés.

Une flagrante inégalité en matière de restauration, allant du site ouvert en plein désert commercial et disposant d'une restauration d'entreprise qualitativement et quantitativement limitée, jusqu'au site présentant une restauration d'entreprise de très bonne qualité (humm, l'exquise entrée aux boudins blancs de Molitor...) avec une offre concurrentielle extérieure (pâtisseries, restauration rapide).

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Commentaires
C
Un prochain post pour nous expliquer ce qui est prévu, ça m'irait bien :o)
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